Les études de cas

  • Sophie de Gao
  • jeudi 18 novembre 2021

L'étude de cas, l'épreuve reine du conseil

Les études de cas ont commencé à apparaître dès les années 1970 pour départager les nombreux candidats sur des cas pratiques. Depuis leur création, le niveau d'exigence n'a fait qu'augmenter. Il faut aujourd'hui prouver qu'on arrive déjà avec un état d'esprit cartésien et structuré de consultant.

La niveau moyen requis aux études de cas augmente chaque année dû à la concurrence des candidats entre eux.

Il est aujourd'hui impossible d'obtenir un bon cabinet sans être au préalable devenu un expert de l'exercice. Pour tous les cabinets, rater son étude de cas sera rédhibitoire et le niveau attendu très haut. La plupart du temps, deux excellents candidats seront départagés selon leur performance sur les cas. Certaines erreurs seront même immédiatement éliminatoires ! C'est pour ces raisons qu'il est absolument névralgique pour les candidats de maîtriser l'exercice. 

Une préparation intense

Maitriser les études de cas nécessite un investissement majeur en temps. Pour les candidats ayant reçu une offre dans un cabinet de renom, le temps de préparation annoncé était en moyenne autour d'une centaine d'heures de préparation. Bien sûr, ce chiffre varie en fonction des candidats et de l'efficacité de la préparation.

La préparation aux études de cas requiert en moyenne une centaine d'heures de travail.

Mais l'investissement en temps ne sera pas suffisant. Il faudra savoir adopter une préparation de qualité. Se préparer seul dans les casebooks ne sera pas assez, se préparer en binômes avec des candidats inexpérimentés non plus. Seule une préparation complète sera primordiale pour vous assurer le niveau nécessaire.

La préparation habituelle comprend:

  • Introduction seul en casebook et sites spécialisés pour commencer à découvrir l'approche des cas, le fonctionnement de l'exercice et observer les variantes de l'exercice
  • Travail de fond en binôme avec différents préparationnaires pour étoffer ses compétences, se faire challenger et gérer l'exercice en live (progresser sur l'élocution, la gestion de l'interlocuteur)
  • Approfondissement en binôme avec une personne expérimentée (ancien consultant ou consultant en poste faisant passer des entretiens) pour être mis en situation réelle et avoir des feedbacks de qualité

La grande majorité des candidats ayant obtenu des offres sont passés par ces trois étapes pour assurer leur succès. 

Qu'est-ce qu'un cas, concrètement ?

Les études de cas sont extrêmement variées. Cela fait la richesse de l'exercice mais augmente sa difficulté. Le déroulement du cas, les dimensions évaluées et les attentes varieront d'un cabinet à un autre. Puis, au sein d'un même cabinet, les attentes seront fortement nuancées d'un interviewer à un autre. C'est pourquoi vous entendrez souvent que la capacité d'écoute est une qualité primordiale. Vous devrez considérer votre interviewer comme un client pour lui fournir la résolution du cas qu'il souhaite.

Malgré l'hétérogénéité de l'exercice, il reste possible de définir un type de cas "traditionnel". Ce cas correspond à une problématique business que l'interviewer aura rencontré dans sa carrière et se décompose en 6 parties:

  • L'énoncé du cas: l'intervieweur va introduire le cas à résoudre (ex: notre client X, un acteur majeur de l'industrie Y, nous a mandaté pour l'aider à redresser sa profitabilité). L'énoncé du cas peut-être simple ou sous forme de data dumping. Dans le cas du data dumping, une quantité importante d'informations sera donnée au candidat dès le début. Il sera important de réussir à tout noter, puis de savoir utiliser ces informations au long de l'exercice, tout en sachant trier les informations pertinentes et inutiles.
  • La clarification: après avoir entendu l'énoncé du cas il sera important de s'assurer de l'avoir bien compris. Il faudra donc d'abord vérifier que la compréhension de tous les termes compliqués ou subjectifs sont bien compris (ex: que veut dire un mot vague comme 'performance' dans le contexte du client ? Plus de profitabilité ?). D'autres informations peuvent être intéressantes comme le scope ou le délai pour la mise en place des recommandations. Se contenter de répéter l'énoncé donné par l'intervieweur n'aura aucun intérêt.
  • La structuration: après avoir bien clarifié le problème, il est habituel de demander 2-3 minutes à l'interviewer pour structurer son approche de résolution. En effet, il ne faudra jamais se contenter de donner une solution possible, mais bien de donner une marche à suivre pour couvrir, exhaustivement, toutes les réponses potentielles au problème de l'intervieweur. En outre, il faudra donner de la profondeur à son approche en utilisant plusieurs niveaux de ramification. L'approche doit montrer que vous avez une bonne clarté théorique tout en comprenant son application pratique.
  • L'exploration: après avoir structuré son cas et validé la pertinence de cette structure auprès de l'interlocuteur, il est temps de dérouler la résolution cas. Cette partie s'appelle l'exploration. Elle pourra se faire de deux façons: "interviewer led" ou "candidate led". Soit l'interviewer aura une posture active et guidera le candidat par des questions, soit il aura une posture en retrait et ce sera au candidat de mener la résolution et de poser les bonnes questions à l'interviewer. Pendant l'exploration il sera important de savoir prioriser les branches tout en explicitant pourquoi on les priorise. N'oubliez pas de toujours bien écouter l'interviewer pour déceler les indices qu'il vous donnera. Le stress amène souvent les candidats à rester aveugles à ces indices. Gardez aussi en tête l'objectif a atteindre tout au long de l'exercice, en récapitulant par exemple régulièrement le progrès effectué vers le but final. Tout ce que vous ferez sera interprété. Ne négligez donc pas d'écrire de façon propre sur votre feuille, de noter vos résultats intermédiaires, etc. Enfin, quand l'intervieweur vous pose une question au milieu du cas, répondez aussi de façon structurée.
  • Les exercices imbriqués: pendant le déroulement de chaque cas plusieurs exercices peuvent être donnés par l'interviewer pour tester le candidat sur différentes dimensions. Parmi ces exercices, les plus courants sont: le calcul mental, les calculs complexes et l'interprétation de données (tableaux, graphiques). N'oubliez donc pas d'intégrer le calcul mental et l'interprétation graphique à vos entrainements.
  • La conclusion: dans la quasi totalité des cas, l'exercice se termine par une conclusion, souvent en anglais. Il s'agit soit de résumer le cas, soit de donner des recommandations à date. Avoir bien noté les points intermédiaires en amont vous aura bien aidé pour ce moment. Restez bien structuré(e) pour laisser une bonne dernière impression !

Quel support de préparation privilégier?

Les outils du préparationnaire sont très nombreux, mais tous sont loin d'avoir une valeur similaire. Certains sont excellents, d'autres sont obsolètes ou trop simplistes. Pour ne pas perdre de temps en utilisant des casebooks et conseils moins pertinents, vous trouverez la liste de nos recommandations ici.

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