Le recrutement au sein du conseil en stratégie

  • Sophie de Gao
  • mercredi 15 décembre 2021

Une forte concurrence

Le secteur du conseil en stratégie est très réputé, mais le rejoindre est un parcours du combattant. Comme l'attestent les nombreux classements d'employeurs, les cabinets de conseil sont la cible préférée des étudiants pour commencer leur carrière. 'Must-have' pour les étudiants de commerce, incontournables pour les ingénieurs et sciencepistes, ils attirent chaque année un tsunami de candidatures. Cet engouement conséquent crée un forte concurrence et rend le secteur difficile d'accès. Les cabinets, très élitistes, ouvrent très peu de places au regard du nombre de postulants. McKinsey reçoit par exemple environ 5.000 candidatures par an pour une centaine de places. Pour chaque cabinet, il faudra réussir à démarquer sa candidature face à d'autres excellent canidats.

Voici ci-dessous un aperçu de la probabilité moyenne de passer à chaque tour d'un "recrutement standard" en conseil en strat':

Un niveau de préparation attendu de haute volée

Dans les années 90, le recrutement en conseil en stratégie était plus simple. Le secteur entier a progressivement évolué en attractivité et en exigeance et la difficulté s'est naturellement intensifiée. Les études de cas sont devenues incontournables et leur complexité s'est accrue.

Pour réussir les entretiens aujourd'hui la quasi totalité des candidats ayant reçu une offre en MBB ont investi en moyenne une centaine d'heures de préparation, en partie avec des (ex-)consultants de ces cabinets. Postuler en conseil en stratégie demande donc désormais une forte implication pour décrocher l'offre que l'on vise.

La raison de cette exigeance est le niveau d'exposition attendu des futurs consultants. Dès son arrivée en stage, il n'est pas rare d'avoir directement affaire à un 'top executive' voire au CEO d'une entreprise cliente. Le recrutement permet de s'assurer que le futur consultant est déjà opérationnel et qu'il ait les qualités nécessaires à son futur travail.

Pour s'entraîner au recrument, le candidat commence souvent par réviser seul dans des casebooks, des "annales" d'études de cas. L'étude de cas étant un exercice interactif, il sera quasi impossible de réussir seul sa préparation sans un entrainement live en duo avec d'autres candidats. Enfin, la dernière étape est la confrontation aux pros. Tous les consultants que nous connaissons dans les meilleurs cabinets ont eu recours à des (ex-)consultants dont les conseils sont un atout inestimable. Certains ont recours à des cours particuliers d'anciens consultants dont le coût est rapidement amorti par le différentiel de salaire quand une offre est obtenue.

Chaque cabinet de conseil a ses propres spécificités pour le recrutement, mais tous restent globalement similaires.

  • En amont, il faudra préparer un CV pour le conseil en stratégie et une lettre de motivation
  • Des exercices spécifiques (e.g., business game chez McKinsey, étude de cas sur ordinateur au BCG, test d'anglais chez Bain)
  • 2 à 3 tours d'entretiens avec 2 ou 3 entretiens à chaque fois : au final, un candidat peut avoir jusqu'à 8 entretiens.

Le processus est découpé en deux étapes: le screening et les entretiens.

Le screening:
Pour tout document du screening privilégiez l'anglais qui sera toujours accepté contrairement au français.

  • Le CV: la pièce maîtresse du screening. Beaucoup de candidats font l'erreur d'essayer d'y glisser un maximum d'informations. Privilégiez plutôt la clarté: dans la plupart des cabinets, les consultants et RH n'ont le temps de passer qu'une minute par CV.
  • La lettre de motivation: elle est toujours nécessaire sans être cruciale. Elle ne permettra que très rarement de se démarquer, mais elle en éliminera plus d'un. On ne pardonnera pas aux candidats un manque de concision, de clarté et surtout une erreur de langage. Certains cabinets aiment y voir les noms des consultants avec lesquels vous avez déjà discuté.
  • Le relevé de notes (optionnel en France): les cabinets parisiens demandent rarement un relevé de notes. Si votre réussite académique est hors du commun, n'hésitez cependant pas à l'ajouter.
  • Les références (optionnel): des lettres de recommandation de vos précédentes expériences pourront parfois vous donner un coup de pouce. Préférez une lettre bien écrite d'une personne qui vous connait réellement. Votre ancien maître de stage ou un professeur sont souvent les plus pertinents.

Les entretiens:
En conseil, vous serez testés sur vos capacités techniques et logiques, mais votre relationnel sera toujours primordial.

Le fit:

  • L'apparence: Gardez en tête d'être perçu comme 'charmant(e)'. Sourire, poignée de main franche, regard dans les yeux, etc.
  • Les expériences: Commencez toujours par résumer rapidement la ou les expériences qu'on vous demande de commenter, puis proposer de détailler plus précisément la partie qui vous semble la plus pertinente. Sachez être précis et concis.
  • Les motivations: Soyez convaincant sur vos motivations. Donner des raisons très génériques et ne pas être capable de donner d'exemples concrets fera très mauvaise impression.
  • La personnalité: Préparez les questions de base sur vous. Sachez parler de vous, donner des exemples en étant concis, tout en pouvant détailler si vous êtes challengé.
  • Les questions de fin d'interview: Veillez à toujours les préparer en avance sans qu'elles soient trop génériques. Demandez au consultant de raconter en détail le déroulement de sa mission préférée était par exemple notre question fétiche.

Les études de cas:

  • Soft skills:
    • La structuration: le premier élément testé dans les études de cas sera votre capacité à structurer. Travaillez votre capacité à structurer. Pour cela, utilisez les Casebooks, des mock up cases avec d'autres candidats et si possible entraînez-vous avec des pros.
    • Le Business sense: passer complètement à côté des enjeux d'une entreprise sera éliminatoire. Préparez des fiches par industrie ou par objectif (ex: réduire les coûts) pour avoir en tête les éléments principaux de chaque sujet et éviter de passer complétement à côté des enjeux d'une entreprise.
    • L'élocution et la clarté: communiquer clairement est très compliqué.  Préparez-vous impérativement à être clairs et précis lors de vos mock up cases et entrainements avec des pros.
  • Hard skills :
    • Les maths: Entraînez-vous au calcul mental et à la résolution d'équations simples, en se concentrant sur la rapidité et la rigueur. Une erreur de calcul peut être impardonnable, prendre du temps pour résoudre des calculs basiques fera grincer des dents. Ne négligez pas l'entraînement au calcul mental.
    • Les Graphiques et tableaux: beaucoup de cas présenteront une partie avec une interprétation de données. Qu'elles soient présentées en tableau ou en graphique, prenez l'habitude de décrire les données présentées (e.g., sous forme de tableau ou graphique) de façon pertinente et conclusive pendant vos entraînements.

Consultez nos pages détaillées pour en savoir plus sur les différentes parties du processus de recrutement.